Le tisserand monochrome avance lentement vers son objectif. Son œil unique parpelège sensiblement, au gré des enjambées minuscules et néanmoins continues : le bouffe-couleur avance. Et même les oscillations imperceptibles de son corps n’entravent pas sa course vers une teinte subtile.
Et ca grignote, et ca grappille… Ca tricote de l’unité. Sa progression sur le fil digère les tons pour recracher de l’orpiment plus vrai que nature. Et glou la monotonie, et glou l’homogénéité.
Sa foi en une certaine partie du spectre visible s’étale donc à la vue de tous. La couleur orange est son seul principe, sa dynamique d’harmonisation, l’ultime nuance.
Une question cependant subsiste : Est-ce une stimulation bienvenue de la rétine ou s’agit-il d’un péché d’uniformisation ?