À l’angle de la rue Querbes et Saint-Roch, il se passe des choses : exaspérés par la grisaille les poteaux de signalisation ont décidé de sortir leurs plus beaux atours.
Finie la turpitude hivernale, ces colonnes de stationnements veulent de la reconnaissance : « Marre d’être statique et insipide, nous exigeons le droit à être nous-mêmes en participant à une définition humanisée de la ville ! »
Ainsi, cet été-printemps, dans une temporalité encore improbable, offre l’occasion aux plus insignifiants de s’exprimer contre la non-humanité des espaces habités. Non contents d’être toxiques en rebâtissant les territoires loin de leur nature contraignante, les homo sapiens s’embourbent dans des villes grises. C’est un peu comme si le beige était la couleur génétique de la connerie humaine.
Heureusement les revendications éclairées de cet ensemble de panneaux rappellent que le contraste et l’indécence de couleurs font aussi partie de l’humain, loin de tout désir de conformité.
Il est bon de constater qu’au-delà de la dimension décorative de ces piliers de gestion du parc automobile, un effet polyglotte se développe.
Dans parc-extension la langue se divise en autant de sons que de passages sur la rue Querbes. Les conversations perplexes, unanimes, ou encore joyeusement discrètes vont bon train. Même la timidité ne peut faire la sourde oreille face aux murmures des panneaux de signalisation.
Souhaitons que la modification du corps de la ville se propage et poursuive sa lente contamination.
Wow!!!
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Oups, c’est Marie Laine qui dit wow!
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